​Début du mois d’octobre, une délégation de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui inclut le mouvement armé M23, a effectué une visite discrète à Bujumbura. Les membres de cette délégation ont été reçus par le président burundais, Évariste Ndayishimiye.

​Lors de cette rencontre, les représentants de l’AFC auraient mis en garde le président burundais contre les risques et les conséquences de la poursuite de son soutien au gouvernement de Kinshasa, dirigé par Félix Tshisekedi.

​L’engagement du Burundi dans le conflit est source de fortes tensions. En apportant un soutien militaire clair à Kinshasa dans sa guerre contre le M23, le président Ndayishimiye aurait exposé son pays à de sérieux revers.

​Les affrontements récents au Nord et au Sud-Kivu illustrent la difficulté de cette stratégie. Le M23 a en effet revendiqué des victoires successives contre les troupes burundaises, les milices Wazalendo et les FDLR. La progression du mouvement armé est désormais préoccupante, les combats se rapprochant notamment d’Uvira, ville stratégique située à environ 25 km de la capitale burundaise, Bujumbura.

​Cette situation critique soulève des interrogations quant à la pertinence de la politique régionale menée par le président Ndayishimiye, dont l’implication dans le conflit congolais aurait engendré un coût humain élevé et pourrait potentiellement alimenter des tensions internes.

Par Masabo Émile